Le mardi 25 avril 2023 à 20h30
Tornando a casa
Drame (1h28) - 2001(It) 2004(Fr)
Ecrit et réalisé par Vincenzo Marra
avec : Giovanni Laccarino, Salvatore Laccarino, Aniello Scotto D'Antuono, Abdel Aziz Azouz et Roberta Papa.
Un groupe de pêcheurs napolitains tente de survivre en traversant clandestinement les frontières de navigation entre la Sicile et l'Afrique du Nord dans l'espoir de ramener davantage de poisson. Malgré le danger, Salvatore, le capitaine, veut aller jusque dans les eaux territoriales africaines. Ils échappent de justesse à la police tunisienne avant de rentrer chez eux.
Vincenzo Marra réalisateur, scénariste, documentariste est né en 1972 à Naples. Il devient photographe reporter sportif après des études de droit. Il commence sa carrière de cinéaste par deux courts-métrages à la fin des années 1990. En 2001, il réalise son premier long-métrage Tornando a casa, suivi de deux documentaires, Esranei alla massa et Paessagio a sud puis en 2004 il revient à la fiction avec Vento di terra. Il enchaîne ensuite avec succès six documentaires dont Les Ponts de Sarajevo en 2014. Après la réalisation de son troisième film La prima luce (2015), il signe L’equilibrio (2017, vu en mars 2022), son quatrième long-métrage de fiction et en 2019 La volta buona.
Tornando a casa a remporté 6 prix au Festival de Venise dont celui du cinéma d’avenir.
Quelques (bonnes) critiques
"Méditerranée. Minuscule mer séparant deux continents, deux mondes qui se testent, se regardent, s’envient, se rejettent. Avec calme et simplicité, Tornando a casa plonge doucement dans la vie de ces hommes qui, de part et d’autre de cette étendue, usent leur temps à essayer de franchir une mince limite qui leur coule inexorablement entre les doigts."
Julie Anterrieu Filmdeculte.com
"C'est aussi sa grande force politique que de déplacer imperceptiblement la frontière qui sépare l'Europe de l'Afrique, pour suggérer que la véritable division entre les hommes n'est pas d'ordre national, mais qu'elle met essentiellement aux prises le camp des puissants (police ou mafia, c'est tout un) et celui des misérables, réduits à la nuit noire d'un passage clandestin entre les deux rives de la Méditerranée, quelle qu'en soit la direction…"
X. (caché derrière le paywall) Le Monde
"...sans fioriture scénaristique. Tornando a casa, premier long métrage de Vincenzo Marra, est un film des confins. Confins de la fiction et confins de l'Italie, là où les pêcheurs s'aventurent illicitement dans les eaux territoriales africaines. […] Parti d'une forme quasi documentaire, Vincenzo Marra remonte ainsi le courant de la fatalité sociale et géo-économique pour préparer une fin ouverte et border line, doublée d'une belle échappée romanesque."
Louis Guichard Télérama
" La Méditerranée se prête à des rêves divergents et un simple "salam aleikoum", appris comme un gage de fraternité, devient un viatique qui sauve de tous les périls. Ce film est un conte à rebours, qui relativise les eldorados que s'inventent les disgraciés de ce monde. C'est sans concession, émouvant et beau, autant que l'était Respiro d'Emanuelle Crialese, autre film maritime, envoutant comme une chronique homérique. Vincenzo Marra signe là son premier long-métrage, sans comédiens professionnels, en décors naturels (un vrai chalutier lâché en haute mer), en dialecte napolitain. Il y développe néanmoins une version audacieuse et déroutante des rapports Nord-Sud. La semaine de la critique à la Mostra de Venise lui fit un accueil chaleureux..."
Videau André. In: Hommes et Migrations, n°1249, Mai-juin 2004. Médiations et travail social. p. 139; https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_2004_num_1249_1_4201
" Tornando a casa, c’est le silence. Je l’ai vu à Venise, et ça m’a paru immédiat. En ce moment, au temps de la vidéo, on enregistre, on enregistre à nouveau, puis on monte -éventuellement- sur un banc virtuel, très vite, et on donne du sens non plus par le plan, mais par ce qu’on raconte sur l’image. Et ce que j’aime chez Marra, c’est qu’il rend compte de rapports forts entre des personnages, et uniquement par le plan. Ce n’est pas le dialogue qui amène quelque chose à l’histoire, ce sont ces plans les uns derrière les autres. On peut être touché, ou bouleversé, mais on a un apport avec ces personnages. Quand ils s’engueulent, c’est du bruit, ce n’est pas ce qu’ils se disent qui est important -en plus, c’est en dialecte napolitain-, mais c’est le fait qu’ils font du bruit.
Marra a des qualités de regard sur le monde et sur le cinéma. C’est aussi un très grand photographe, rapide, et il a tenu le pari de filmer en 35 mm sur un bateau de 18 mètres. C’est pas évident, il faut avoir un sacré sens de la mise en scène."
Jean-Jacques Varret, fondateur et directeur de la société de distribution "Les films du Paradoxe"
Voir
- La bande-annonce du film (vidéo).
Ciné-club
Le film est en version originale sous-titrée. Il est présenté dans le cadre de Primissimo Piano, l'activité ciné-club de la Dante Alighieri,
Adhésion ciné-club (carte jaune Interfilm valable pour la saison 2022-2023) : 1 € ; Carte offerte aux membres de la Dante Alighieri.

Manifestation organisée grâce au soutien
du Conseil Départemental
de la Haute-Vienne
en partenariat avec l'Espace Noriac
(10, rue Jules Noriac)