Affiche du film

 

Le mardi 14 mars  2023 à 20h30

Espace Noriac

Au nom du peuple italien

(In nome del popolo italiano) 

Drame social  (1h43) - 1971(It) 1975(Fr)

Réalisé par Dino Risi


Écrit par Agenore Incrocci, Furio Scarpelli

Avec Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Ely Galleani.

Le juge Bonifazi est un honnête magistrat ayant une conception très personnelle de la justice ; il lutte contre tout ce qui pervertit la société : la corruption et la spéculation. En enquêtant sur la mort d’une jeune fille Silvana Lazzarini, il est amené à interroger Santenicito, un riche industriel corrompu qui semble lié à cette disparition…

 

photo du réalisateur

Dino Risi commence une carrière de médecin psychiatre tout en s'adonnant à la critique cinématographique, ainsi qu'à l'écriture de nouvelles et de scénarios. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie en Suisse où il suit les cours de Jacques Feyder. L'après guerre favorise la reprise du cinéma italien et à partir des années 1950, il devient l'un des grands réalisateurs de comédies à l'italienne. Son succès débute en 1957 avec la farce critique Pauvres mais beaux (vu à Noriac en 2018) et il confirme son talent en 1960 avec L'Homme aux cent visages qui initie une longue collaboration avec un de ses acteurs fétiches : Vittorio Gassmann. Ses autres acteurs préférés sont Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi et Marcello Mastroianni. Il excelle dans le film à sketches comme la série Les Monstres, mais aussi dans les drames, Le Fanfaron ou Fantôme d'amour avec Romy Schneider en 1981. Souvent nommé mais jamais récompensé au Festival de Cannes, ce dernier par reconnaissance, finit par organiser une rétrospective de quinze de ses films en 1993. En 2002, le cinéaste avait reçu un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière au Festival du film de Venise. Dino Risi est l'un des derniers« monstres » de l'âge d'or du cinéma italien. Travailleur infatigable, il a réalisé plus d'une cinquantaine de films.

Dino Risi parle de son film

"Le personnage joué par Gassman dans Le Fanfaron : un italien pourri, arriviste, vendeur de fumée, symbole de l’Italie corrompue, de son clientélisme, de ses pots de vin… Ce personnage à la vitalité insupportable se retrouve dans certains de  mes autres films. Dans Au nom du peuple italien, le personnage a fait carrière : vivant à côté des puissants, il est devenu promoteur, corrupteur, et il est étroitement mêlé aux scandales des terrains à bâtir. Au nom du peuple italien est un film  politique. Cinéma politique n’implique pas forcément que les protagonistes soient des ouvriers et des politiciens. On a fait tant de films ennuyeux en partant de ce principe. Est politique tout film qui représente et explore un secteur, un moment  de la société. Il me semble que toute une période de l’histoire italienne est représentée à travers mes films (Le Fanfaron, Une vie difficile, Rapt à l’italienne et Au nom du peuple italien). Au nom du peuple italien devait s’intituler initialement «face à face» et le film devait être très simple, fait de gros plans : le heurt entre 2 visages de la société italienne, le corrupteur (Gassman) et l’homme de loi (Tognazzi) qui veut faire respecter la justice. Quelques temps plus tard, il s’est passé un fait à peu près analogue en France : un juge eut en mains les preuves (du moins le croyait-il) d’un crime commis par un homme important. Cet homme était en fait innocent, mais le juge le condamna quand même, le retenant coupable de délits encore plus graves, ce qui était vrai. Le film n’a pas été compris à sa sortie parce que, selon les critiques, il était gâté par une certaine légèreté qui le rendait suspect. À leur avis, ce genre de film devrait être réalisé en fronçant les yeux, de façon très sérieuse. On n’a pas le droit de plaisanter ! Ces gens-là oublient que la vie courante est souvent une farce tragique, mais une farce quand même ! Les événements italiens comportent toujours un mélange de comédie et de tragédie. Lorsque Monicelli a fait Nous voulons les colonels, film splendide à mon avis, il s’est limité à raconter la réalité italienne, il l’a photographiée telle qu’elle était, sans vouloir expressément faire rire : elle faisait rire d’elle-même. "           Entretien avec Dino Risi — Le Cinéma italien parle — Aldo Tassone - Edilig

 

 

 Quelques (bonnes) critiques

"Une perle noire de la comédie italienne. Dino Risi assaisonne les tares de la Péninsule à travers le choc de deux acteurs titanesques. Réalisé en 1971, Au nom du peuple italien est un chef-d'oeuvre tout en constituant une forme limite de la grande comédie italienne. Rarement la bouffonnerie sociale, l'observation satirique, le carnavalesque réaliste n'avaient atteint ce degré où le rire s'étrangle dans la gorge."        Le Monde

" Il faut découvrir d’urgence cette fable cruelle où Ugo Tognazzi, remarquable de retenue, presque impassible, tente de coincer pour un meurtre qu’il n’a peut-être pas commis, un industriel parvenu, corrompu et pollueur – c’est Vittorio Gassman qui « fanfaronne » avec une ironie tragique. Le début du film, qui présente tour à tour les deux personnages, est savoureusement percutant ."  Aurélien Ferenczi, Télérama

" Tognazzi et Gassman, en très grande forme, campent des personnages ambigus, produits d’une société corrompue dans un pays en pleine décadence, qui vont se révéler irrécupérables. Avec son final très fort qui confère au film un caractère profondément pessimiste et d’une évidente misanthropie, Au nom du peuple italien est un grand Risi et l’un des plus féroces."  Cinematheque.fr

" Dino Risi démonte crûment la société italienne de l’époque avec une étonnante vision de son avenir : les juges, avec la lutte anti mafia, vont bientôt vivre une période très noire et le personnage de Santenocito annonce d’une certaine manière ce que sera Berlusconi à partir des années 1980."  avoir-alire.com

Des liens pour en savoir plus

  • La bande-annonce du film (vidéo). 
  • Une interview de Albert Dupontel pour la Cinetek.
  • Intervista a Dino Risi da Claudio Sabelli Fioretti per Corriere Magazine (2006).
  • "Papà Dino, Gassman e Sordi non ci sono più, ma è sempre l'Italia dei mostri" Intervista a Marco Risi in cui racconta Dino Risi attraverso aneddoti sul rapporto con i grandi del cinema italiano (2020).

Ciné-club

Le film est en version originale sous-titrée. Il est présenté dans le cadre de Primissimo Piano, l'activité ciné-club de la Dante Alighieri,

Adhésion ciné-club (carte jaune Interfilm valable pour la saison 2022-2023) : 1 €;  Carte offerte aux membres de la Dante Alighieri.

Participation aux frais : 5 €, réduit 2€ (Étudiants, DE, <18 ans).

 


 

 logo PP t 300dpiMerci de participer et à bientôt au cinéma !

logo dep87logo culture87Manifestation organisée grâce au soutien
du Conseil Départemental
de la Haute-Vienne

en partenariat avec l'Espace Noriac
(10, rue Jules Noriac)