affiche Ultima w

Le mardi 20 février 2018 à 20h30

Espace Jules Noriac

L'ultima spiaggia

Réalisé par Thanos Anastapoulos et Davide Del Degan,
documentaire, 2016, 1h58min, vostf

Au Pedocìn, plage populaire de Trieste, hommes et femmes sont séparés par un mur de béton.
Bienheureux dans l’entre soi, chacun amène sa vie avec lui et nourrit ce lieu unique et pittoresque.
Réflexion sur les frontières, les identités et les générations, L’ultima Spiaggia est une tragi-comédie sur la nature humaine.

 

 

  Thanos Anastapoulos w

Thanos Anastopoulos

Il est né à Athènes et vit entre l’Italie et la Grèce. Son premier long-métrage, ATLAS-TOUT LE POIDS DU MONDE est présenté au festival de Rotterdam en 2004. Son second film CORRECTION est sélectionné à Berlin en 2008 et représente la Grèce aux Oscars. En 2013 il réalise LA FILLE  sélectionné à Berlin et Toronto.

 

davide del degan wDavide Del Degan

Il débute sa carrière en tant qu’assistant réalisateur et réalise son premier court-métrage A CORTO D’AMORE en 2001. Son second court-métrage INTERNO 9 est nommé au David di Donatello et remporte le Globe d’or en 2004. En 2011, son court-métrage  HABIBI reçoit le Nastro d’Argento.

 

 Quelques (bonnes) critiques

« Cette dernière plage, un romancier aurait pu l’inventer… On la surnomme en dialecte triestin "El Pedocin", autrement dit "l’épouilloir", au prétexte que l’Adriatique éliminerait poux et parasites. Elle se situe au centre de Trieste, ville austro-hongroise rattachée à l’Italie en 1954, située à l’extrême nord-est de la péninsule et à la frontière de la Slovénie. Le Grec Thanos Anastopoulos et l’Italien Davide Del Degan ont filmé pendant quatre mois ce lieu improbable, d’une tristesse et d’une gaieté parfois réconciliables. Ils ont pris le temps – un peu trop, mais cela ajoute à la mélancolie de "l’Ultima Spiaggia" – d’en décrire les rituels, d’en portraiturer les habitués des deux sexes, d’en montrer les mœurs surannées et les corps fatigués. Pas de commentaires, pas d’interviews, pas d’analyse anthropologique : seulement une manière de commedia dell’arte en bord de mer où, tous milieux sociaux et générations confondus, la vie prend le soleil, se baigne, pique-nique, chante, roupille, s’ennuie, s’oublie, vieillit et ignore obstinément l’actualité – y compris la crise migratoire.  Le premier livre du Triestin Italo Svevo s’appelait "l’Avenir de la mémoire. Ce pourrait être l’autre titre de ce film à la fois naturaliste et fantomatique.»
(Jérôme Garcin, l’Obs)

« A Trieste, ville italienne à proximité de la Slovénie, la plage courue du Pedocin est l’une des dernières en Europe à séparer les espaces des hommes et des femmes. C’est toute une petite troupe de personnes âgées qui tiennent les murs et, même si en haute saison la fréquentation se diversifie, chaque centimètre de bien-être se distribue selon des rituels et des habitudes bien ordonnées.
Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, duo de documentaristes gréco-italien, filment ce champ infini d’étude anthropologique qu’est la plage, à la fois comme une fin possible de la civilisation occidentale et de sa population vieillissante, et comme un petit théâtre du délassement jaloux et de l’exposition de soi. On pouvait craindre un film moqueur, mais celui-ci accueille généreusement les diverses morphologies, avec un sens certain du carnavalesque.
Des images d’archive rappellent, par moments, la situation frontalière et cosmopolite de la ville (à la croisée des cultures slaves et latines), et des vues subaquatiques marquent autant de suspensions poétiques. On peut malgré tout regretter que le film piétine dans le farniente sans se chercher d’autres vitesses, d’autres approches. Ainsi, il ne fait qu’effleurer, à l’occasion, le revers direct de cette mer Méditerranée dont, de ce côté-ci, on jouit oisivement, alors que de l’autre, on continue d’y échouer et de mourir. »
(Mathieu Macheret, Le Monde, 29/3/17)

« D'un côté, les hommes. De l'autre, les femmes. La plage de Pedocìn, à Trieste, est la dernière plage non mixte d'Europe, où un mur sépare les baigneurs et les baigneuses, cette séparation se prolongeant même par une frontière dans la mer. Un vestige de l'Empire austro-hongrois, auquel la ville a appartenu jusqu'en 1921. Elle fut ensuite, successivement, terre de fascisme et d'extermination des Juifs, d'occupation par Tito, de protectorat de l'ONU, pour enfin redevenir italienne en 1954. Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, duo de documentaristes gréco-italien, ont eu la lumineuse idée de poser leur caméra sur cette plage fréquentée hors saison par des personnes âgées qui se souviennent, chacune de leur côté.
Gros plans sur leurs tongs, sur des chats errants qu'ils nourrissent, sur les transats qu'ils se disputent. Les images d'archives rappellent, par moments, la situation frontalière et cosmopolite de la ville, mais c'est en se coulant dans le rythme indolent du documentaire et en s'attachant à cette vingtaine de vieux visages anonymes, avec leurs corps presque nus et leurs souvenirs souvent douloureux, que se dessine l'âme de Trieste et, partant, celle d'une Europe vieillissante qui se bat pour garder sa place au soleil. Les baigneuses le savent bien : au moment où elles parlent, sur d'autres plages, des gens s'échouent et meurent à cause d'autres murs, invisibles mais bien plus inhumains. Et les deux réalisateurs n'ont pas choisi ce titre par hasard : en italien « essere all'ultima spiaggia » (« être à la dernière plage ») est une expression qui signifie le dernier recours, le dernier espoir, la dernière chance... »
(Guillemette Odicino, Télérama, 29/3/17)

« Imaginez une comédie italienne dont l'unique scénario serait le rythme de vie pépère d'un groupe de seniors et de signoras en maillots bain qu'une érection bétonneuse sépare les uns des autres. Si mâles et femelles font grèves à part, ça n'est pas pour des raisons religieuses mais, tout simplement, pour rester entre potes et potesses, chacun chez soi, mais sur le même palier littoral. Un peu comme ces vieux couples où la sagesse a terrassé le sexe, ne laissant plus que le désir...d'être peinard. Les réalisateurs ont suivi l'écoulement lascif des jours sur ces peaux tannées par les UV et les embruns. Au fil du temps libre de ces rentiers débonnaires, les journées s'écoulent selon un rite quasi immuable.
Dès l'ouverture des portes de ce club privé ouvert à tous et à toutes - du moment que les chromosomes XY en slip de bain ne se mélangent pas aux chromosomes XX en bikini -, les habitués débarquent un à un comme une colonie de vénérables pingouins hâlés sur une banquise de sable. Inutile de rompre la glace, tous se connaissent depuis des temps quasi immémoriaux. De la cérémonie de la mise en place des chaises-longues jusqu'à la fermeture des portes de ce sanctuaire coupé du reste du monde, le film nous fait partager le bonheur tranquille de ces "pensionnaires". Ils ont fini par former une sorte de famille solaire, une fraternité où l'on partage ses souvenirs, ses blagues, où l'on chante, où l'on s'engueule, où l'on se mobilise pour des toilettes bouchées...
Et si le clan des dames (voire des veuves...) et celui des messieurs ne fusionnent pas, ils se croisent à la buvette et s'apostrophent par-dessus les flots. Ici on a beau être en petite tenue, la coquetterie est de rigueur, et les rires et le vin, une hymne à la joie...ultime. Les semaines passent, et certains trépassent. Vue la moyenne d'âge, le risque de décès est, bien sûr, plus élevé que sur les autres plages... Souvent aussi drôle que du Dino Risi, ce documentaire parfois répétitif (il dure deux heures) est une ode maritime à une certaine vieillesse qui a conservé toute sa jeunesse. Une sorte d'utopie bien réelle, une rêverie nonchalante, pleine de bruit et de douceur...de vivre. Et comme le chantait Brassens, en regardant ce documentaire tragi-comique, "vous envierez un peu, l'éternel estivant qui fait du pédalo sur la vague en rêvant... »
(Alain Spira, Paris-Match, 26/11/16)

Des liens pour en savoir plus

  • La bande annonce du film (vidéo Youtube).
  • Un entretien des réalisateurs avec Mariangela Castrovilli pour VsumTv à Cannes (video Youtube) en italien.
  • Un autre entretien (video Youtube) pour les Rencontres du GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche)
  • L'intervention de Thanos Anastopoulos dans Ping-Pong sur France Culture. (Descendre un peu dans la page jusqu'à afficher tout en haut "Corinne Bélier et Thanos Anastopoulos" puis cliquer sur la flèche de lancement).

Ciné-club Flyer l ultima spiaggia

Le film est en version originale sous-titrée.

Il est présenté dans le cadre de Primissimo Piano, l'activité ciné-club de la Dante Alighieri,

 

Adhésion ciné-club (carte verte Interfilm valable pour la saison 2017-2018) : 1 €;  Carte offerte aux membres de la Dante Alighieri.

Participation aux frais : 5 €, réduit 4€.

Pot convivial à l'issue de la projection.


Si vous souhaitez participer à la diffusion de l'information pour cette projection vous pouvez télécharger et distribuer le prospectus ci-joint : cliquez sur l'image et imprimez le pdf.

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