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Le mardi 1er mars 2016 à 20h30

Espace NORIAC

L’Audience (L’Udienza)
Un film de Marco Ferrreri, 1972 (restauré en 2015), 1h55.
Avec Enzo Jannacci, Claudia Cardinale, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman …

Jeune officier de l'armée italienne, Amadeo s'est mis en tête de rencontrer en privé le pape, afin de l'entretenir de choses importantes qu'il ne peut confier à personne d'autre. Cet idéaliste naïf s'imagine qu'il suffit de se présenter à la porte du Vatican pour obtenir aussitôt une audience. Non seulement il se voit refuser l'entrée du palais mais, de plus, le commissaire Diaz, peu convaincu de la pureté de ses intentions, lui fait subir une fouille et un interrogatoire en règle. Le policier charge ensuite Aiché, une prostituée de grande classe, de découvrir les véritables intentions de l'officier….

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Né en 1928 à Milan, Marco Ferreri a commencé sa carrière  comme acteur et producteur. Il a tourné ses trois premiers  films en Espagne en 59-60. Il en tournera une trentaine au  total. Avec l'Udienza en 1971, il confirme l'aspect iconoclaste  de sa démarche cinématographique.
Après sa disparition brutale, à soixante-neuf ans d'une    crise cardiaque à Paris, le 9 mai 1997, pendant que le Festival de Cannes battait son plein, Jean-François Rauger lui rendait hommage dans Le Monde : « La persistance d'un noyau intangible de barbarie au sein de la civilisation industrielle constitue le sujet profond de toute son œuvre Ses récits se terminent souvent par la fuite ou la mort volontaire de leur personnage principal,(...) »

 Quelques (bonnes) critiques

«Parler au pape ? Et puis quoi encore ? Le voir, d'accord. Etre béni par lui, bien sûr. Mais dialoguer avec lui... Les autorités vaticanes se saisissent aussitôt du jeune homme, un militaire en congé, désireux d'annoncer à Paul VI (nous sommes en 1971) une nouvelle terrifiante. Interrogatoires musclés, enquêtes, filatures. Et envoi d'une courtisane papale (Claudia Cardinale, en pleine sensualité radieuse) pour le séduire et voir clair dans son jeu... Dans L'Audience, Marco Ferreri n'éructe pas, comme il l'a fait, notamment, dans Le Lit conjugal, et comme il le refera dans La Grande Bouffe, deux ans plus tard, puis dans Rêve de singe et Pipicacadodo. Son film n'est pas un pamphlet, mais un essai à la Kafka. Ce n'est pas la foi qu'il pourfend, ni même l'Eglise, mais l'autorité. Celle qui, au nom de ce qu'elle croit être le bien, en arrive fatalement à restreindre les libertés individuelles. Et à donner l'occasion au fascisme de renaître... Aujourd'hui, il n'y a plus de Ferreri, hélas, pour dénoncer sans relâche des dangers qui rôdent toujours.» (Pierre Murat, Télérama)

« L’un des empêcheurs de tourner en rond les plus furieux, féroces et foutraques de l’histoire moderne du cinéma italien est certainement le Pavien Marco Ferreri, ce Buñuel punk associé au scénariste espagnol Rafael Azcona, et dont la mort, voici bientôt vingt ans, et une œuvre aussi mal embouchée que mal connue justifieraient une prompte révision. On commencera doucement, dès cette semaine, avec un titre méconnu, mais qui ne manque pas de panache.» (Jacques Mandelbaum, Le Monde, 22/9/2015)

« Genre : fable romaine. Le premier plan découvre l'unique horizon du film : le Vatican. Avec Marco Ferreri à la réalisation, on se dit que c'est le loup dans la bergerie. Pas tout à fait. Le cinéaste n'était pas alors dans la veine furibarde et paillarde de La Grande Bouffe, qu'il signera deux ans plus tard. Ici, sa férocité se cache sous la rigueur et la tempérance d'un univers qui étouffe tout, les cris de révolte, les méchantes rumeurs, et parfois aussi les hommes : le Vatican...
Amadeo veut y entrer pour confier au ­pape une chose qu'il ne saurait dire à personne d'autre. On lui conseille de commencer par ne pas se faire remarquer. Et le voilà parti dans une ronde de rendez-vous avec toutes sortes d'éminences souvent grises, avec des entremetteurs qui sont parfois des entremetteuses, comme Aïcha, jolie pécheresse en odeur de sainteté.
Avec une distribution de grande comédie italienne, Marco Ferreri laisse pourtant la métaphore l'emporter sur la farce. Inspiré du Château, de Franz Kafka, son film montre la fossilisation de la religion sous l'effet d'une bureaucratie sourcilleuse jusqu'à l'absurde. Plus que la foi, c'est le pouvoir qui est combattu ici, dans la lignée des grandes remises en question de l'après-Mai 68. Mais on est dans un cinéma des idées, de la réflexion, ouvert paradoxalement à une certaine forme de spiritualité.» (Frédéric Strauss, Télérama 8/8/2015)

Des liens pour en savoir plus


Ciné-clubFlyer L Audience

Le film est en version originale sous-titrée.
Il est présenté dans le cadre de Primissimo Piano, l'activité ciné-club de la Dante Alighieri,
en partenariat avec l'Espace Noriac (10, rue Jules Noriac).
Adhésion ciné-club (carte verte Interfilm valable sur la saison 2015-2016) : 1 €;  Carte offerte aux membres de la Dante Alighieri.
Participation aux frais : 4 €, réduit 3€.
Pot convivial à l'issue de la projection.

Si vous souhaitez participer à la diffusion de l'information sur cette projection vous pouvez télécharger et distribuer le prospectus ci-joint : cliquez sur l'image et imprimez le pdf.
 
Merci de participer et à bientôt au cinéma !
 
 

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