Les monstres (I mostri ), Dino Risi, 1963, 1h30.
Avec : Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman
Film à sketches (20).
Une série de portraits souvent atroces des contemporains. Les motivations des comportements des personnages sont invraisemblables mais ces comportements sont ceux de nos voisins d'à côté. Cette vision de la réalité au plus profond a été qualifiée de cynique par la critique quelquefois. L'humour répand son acide sur des plaies à vif. Les deux sketchs Quelle vie de chien et Le noble art sont remarquables. Gassman et Tognazzi rivalisent dans les travestissements les plus fous et les plus réalistes.
Mon frère est fils unique (Mio fratello è figlio unico) , Daniele Luchetti, 2006, 1h46.
Avec Elio Germano, Ricardo Scamarcio, Diane Fieri, Angela Finocchiaro.
C'est le parcours de deux frères pendant 15 ans d'une histoire italienne, celle des années 60 et 70. Accio et Manrico sont différents. Accio crée le désespoir de ses parents, il est farouche, bagarreur. Manrico est beau, charismatique, aimé de tous. Ils s'affrontent dans leur famille, leur engagement politique, leur vie affective (ils aiment la même femme). Le film privilégie l'impression de confusion, d'instabilité, d'incomplétude de chaque figure. Le propos du film est déterministe.
Sources : POSITIF n°560 Octobre 2007,
Allociné.com,
Wikipédia (en italien).
Romanzo criminale , Michele Placido, 2005, 1h28.
Avec Kim Rossi Stuart, Anna Mouglalis, Stefano Accorsi, Jasmine Trinca.
Le film évoque les phénomènes important de l'Italie des années 70 : criminalité, terrorisme et politique. C'était les "années de plomb".
Une bande de voyous sévit à Rome et a l'ambition de "conquérir" la ville. Elle prend de plus en plus d'importance.
Le film de Michele Placido est l'un des meilleurs du cinéma italien de ces dernières années. (Source : POSITIF Mars 2006).
Critique et interview de l'équipe du film sur le site Comme au cinéma.com.
A cheval sur le tigre (A cavallo della tigre), Luigi Comencini, 1961, 1h46.
Avec Nino Manfredi.
Giacinto Rossi est un brave type pas très malin en prison pour un délit mineur. Il a presque purgé sa peine quand trois dangereux détenus le rendent complice de leur évasion. Ils sont activement recherchés par la police. Nous assistons aux mésaventures des hommes en cavale.
Giacinto est l'éternel perdant d'une société qui le rejette. Cette œuvre n'est pas une ennuyeuse thèse politique sur la société. Comencini veut nous faire réfléchir en nous amusant car le film est drôle.
Sources :
- Guide des films, J. Tulard, Éditions Robert Laffont.
- Luigi Comencini, Jean Gili, Éditions Gremese.
Les nouveaux monstres (I nuovi mostri), Dino Risi, Ettore Scola, Mario Monicelli 1977, 1h57.
Avec Alberto Sordi, Vittorio Gassman, Ornella Muti,...
Film composé de douze sketches dont beaucoup furent improvisés, réalisé selon Age et Scarpelli pour venir en aide à une personnalité du monde du spectacle atteinte d'une maladie incurable.
Certains sont remarquables, par exemple L'auberge, l'éloge funèbre.
Sources :
- Guide des films, Jean Tulard, Éditions Robert Laffont.
- Dino Risi, Valerio Caprara, Éditions Gremese.
Ciao Stefano (Non pensarci), Gianni Zanasi, 2007, 1h44.
Avec Anita Caprioli, Guiseppe Battiston, Valério Mastandrea, Caterina Murino
Stefano est joueur de guitare dans un groupe punk. Au cours d'un concert il se jette dans le public et se fracasse sur le sol. Rentré chez lui il surprend son amie avec un homme. Il finit par se retrouver dans la maison familiale qu'il avait quittée il y a longtemps.
"(...) Une comédie que l'on dira à l'italienne puisque grave, avec de la faconde, dépressive et légère, animée d'une foi inextinguible dans la capacité de la famille à amortir le choc d'un monde qu'il est difficile (...) d'habiter sereinement." Jean-Baptiste Thoret Charlie Hebdo
Source : Allociné.com
L’ami de la famille (L’amico di famiglia), Paolo Sorrentino, 2006, 1h43.
Avec Giacomo Rizzo, Fabrizzio Bentivoglio, Laura Chiatti.
Non conventionnel, ce film, qualifié aussi de mauvais goût, change de habituelles comédies italiennes. L'auteur reconnaît des influences : les frères Coen, Fellini et Scola.
En fait, cet ami de la famille est un faux ami. Il entraîne les personnes à qui il est censé rendre service dans des situations à risques.
"(...) le film de Sorrentino oscille entre clip survolté et comédie baroque aux accents felliniens." A. Zalewski
Source : Allociné.com.
L’argent de la vieille (Lo scopone scientifico), Luigi Comencini, 1972, 1h48.
Avec
Alberto Sordi (Peppino),
Silvana Mangano (Antonia),
Joseph Cotten (George),
Bette Davis (la Millionnaire),
Emilio Cappuccio ,
Mario Carotenuto (le 'Professeur'),
Guido Cerniglia ,
Antonella Demaggi (Cléopâtre),
Daniele Dublino ,
Domenico Modugno (Righetto)
Comme à chaque printemps une vieille milliardaire américaine revient à Rome. Passionnée de jeu de cartes, elle propose à Peppino et Antonia, un couple de chiffonniers, une partie de scopone scientifico. Elle leur avance la première mise...
Film passionnant, le spectateur est lui aussi pris au jeu. Cette œuvre permet des niveaux de lecture différents. C'est une réussite qui intègre des éléments de réflexion à la comédie souvent drôle dans le contraste des situations.
" Une œuvre majeure, drôle et grave à la fois selon cette alchimie que seul quelques grands cinéastes réussissent à maîtriser. (...) le jeu du pouvoir et de l'argent, selon les termes de Ennio Flaino, finit par entraîner tout le monde dans une folie communicative et une déhumanisation grandissante." Jean Gili, in Luigi Comencini, Éditions Gremese.
Je suis photogénique (Sono fotogenico), Dino Risi,1980, 1h45.
Avec : Renato Pozzetto (Antonio Barozzi), Edwige Fenech (Cinzia Pancaldi), Aldo Maccione (Pedretti, l'avocat), Julien Guiomar (Carlo Simoni), Michel Galabru (Del Giudice, le producteur), Gino Santercole , Massimo Boldi , Livia Ermoli , Paolo Baroni , Eolo Capritti
Antonio ne pense qu'au cinéma. Modeste figurant il est exploité par un impressarion indélicat qui en veut à son argent. Antonio tente sa chance à Holltwood et revient à Rome...
C'est un hommage affectueux mais aussi féroce au monde du cinéma que Dino Risi connait bien. On est dans la parodie et dans les lieux communs revisités par le cinéaste qui n'a pas peur des excès.
Sources :
- Guide des films, Jean Tulard, Éditions Robert Laffont.
- Dino Risi, Valerio Caprara, Éditions Gremese.
- Ciné club de Caen.
Golden Door (Nuovomondo), Emanuele Crialese, 2006, 1h53.
Avec Vincenzo Amato : Salvatore Mancuso, Charlotte Gainsbourg : Lucy, Francesco Casisa : Angelo, Ernesto Mahieux : Dr Zampino, Filippo Pucillo : Pietro, Aurora Quattrocchi : Fortunata
Nous sommes d'abord dans une Sicile du début du XXème siècle où la vie des paysans est proche de celle que menaient les habitants de la Sicile grecque de l'antiqité. La misère est insupportable et on raconte que la terre promise existe en Amérique, aux USA. Voici toute une famille qui prend le bateau pour un monde inconnu. Nous arrivons à Ellis Island, passage obligé des immigrants. Dans cet épisode, des moments dignes de Capra.
Source : POSITIF Janvier 2007.
Une belle galerie de photos d'Ellis Island sur le site de la Repubblica.
Un dossiertrès complet sur le film au CRDP de l'académie de Paris.
Parfum de femme (Profumo di donna), Dino Risi, 1975, 1h38.
Avec : Vittorio Gassman (Le Capitaine Fausto Consolo), Agostina Belli (Sara), Alessandro Momo (Giovanni dit Ciccio), Moira Orfei (Mirka), Franco Ricci (Raffaele), Elena Veronese (Michelina), Lorenzo Piani (Don Carlo), Stefania Spugnini (Candida), Marisa Volonnino (Ines), Sergio Di Pinto (l'ordonnance)
Fausto est un bel homme qui vit à Turin. Sept ans auparavant, capitaine de cavalerie, il a perdu la vue et la main gauche en manipulant une bombe. Il supporte mal sa situation et dissimule son amertume sous une aggressivité permanente. Il pense au suicide.
"Ce n'est pas un film sur la cécité mais la solitude..." dit Vittorio Gassman de ce film amer et désepéré qui fait fait cependant rire aussi.
Cosa Nostra, Marco Turco, 2006, 90mn, version française.
Ce film est le fruit d’une longue enquête sur les liens entre la Mafia et la politique italienne. Il relate l’histoire d’une immense victoire sur la mafia, et des hommes qui la rendirent possible, puis celle de la défaite progressive de l’État face à la toute puissance de Cosa Nostra. Les protagonistes sont deux héros au destin tragique, les procureurs siciliens anti-mafia, Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.
En 1992, l’année durant laquelle la cour suprême italienne soutient les condamnations des grands procès qu’ils ont initiés, mettant des centaines de chefs mafieux derrière les barreaux, les deux hommes sont assassinés spectaculairement à deux mois d’écart. L’État italien envoie 7 000 soldats en Sicile pour reprendre le contrôle de l’île. La guerre ne fait que commencer. La mort des deux héros restera une blessure ouverte pour toute l’Italie.
Après plusieurs années d’assassinats politiques et la chute de la démocratie chrétienne, la mafia s’est montrée plus résistante qu’une génération de politiciens. Elle a trouvé de nouveaux appuis politiques afin d’émousser les conséquences des procès. Qui sont ses nouveaux appuis ?
Nous explorons cette question en montrant comment la mafia a obtenu une grande partie de son extraordinaire pouvoir grâce à ses liens avec le monde politique qui lui garantit sa relative impunité, ainsi que l’accès à de nombreuses sources de richesse: le contrôle des contrats de marché public et de sous-traitance. L’Italie de Berlusconi n’a pas fini de recenser ses cadavres.
Informations du site
film-documentaire.fr.
Confession d'un commissaire de police au procureur de la république, Damiano Damiani, 1970, 104mn, version française.
Ce documentaire dénonce sans détours le pouvoir de la mafia sicilienne sur certains ministres et grands financiers. Damiano Damiani ne cache rien, assassinats, corruption, détournements, tout y passe, et livre une réflexion amère sur le monde politique, le pouvoir législatif et exécutif de l'Italie d'alors qui n'était pas si éloignée de celle d'aujourd'hui. Un fleuron du cinéma italien engagé, révolté et séditieux.
Voir la critique élogieuse de Sabrina Piazzi dans filmsactu.com.