affiche nuit varennes

Le mardi 26 avril 2016 à 20h

Espace NORIAC

Hommage à ETTORE SCOLA

La nuit de Varennes (Un mondo nuovo)
Un film de Ettore Scola, 1982, 2h20
Avec  Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni, Hanna Schygulla, Jean-Claude Brialy ...

En mêlant chronique historique, récit d’invention et réflexion politique, Ettore Scola signe un film jubilatoire, qui mérite d’être redécouvert.

À Paris, en juin 1791, l’écrivain libertin Restif de La Bretonne est le témoin du départ, en pleine nuit et depuis le Palais Royal, d’un mystérieux carrosse. Intrigué, Restif se lance à sa poursuite en compagnie de Giacomo Casanova. Il découvre bientôt que ce carrosse tente d’en rejoindre un autre parti plus tôt et dont les occupants ne sont rien de moins que les membres de la famille royale…

  Scola

Ettore Scola nous a quitté le 19 janvier de cette année.  Considéré comme l'un des derniers grands maîtres du cinéma italien il est né en 1931 en Campanie. Après des études de droit et un passage par le dessin de presse, il vient au cinéma d'abord comme scénariste, en particulier pour Dino Risi, puis, à partir de 1964 comme réalisateur. Sa carrière compte plus de trente films et autant de récompenses, à Rome, Venise, Cannes, Berlin, Moscou,…
Son dernier ouvrage Qu'il est étrange de s'appeler Federico, que nous avons projeté il y a juste un an retrace avec tendresse son amitié de longue date avec Fellini.

Lui rendre hommage en projetant un de ses films est un choix difficile tant ceux que nous aimerions revoir ensemble sont nombreux. L'ample fresque de la Nuit de Varennes témoigne de l'intérêt que Scola a porté à la France et nous avons choisi de retrouver son regard particulier lorsqu'il revisite ce moment d'histoire .

Le contexte historique du film et le parti q'en tire Scola seront présentés avant la projection par Philippe Pommier, professeur agrégé d'histoire.

 Quelques (bonnes) critiques

«Ettore Scola s'intéresse à une autre « journée particulière », celle du 21 juin 1791, en France, qui vit la fuite de Louis XVI et de Marie-Antoinette vers les frontières de l'Est. Mais du roi et de la reine, nous ne verrons que les pieds. Car c'est le peuple en marche qui intéresse Scola. Du coup, les scénaristes ont choisi d'affréter une seconde berline avec à son bord Restif de La Bretonne (Jean-Louis Barrault, parfait en vieux reporter omniscient), Casanova vieillard (Mastroianni, superbe en séducteur déchu) et une comtesse mystérieuse (admirable Hanna Schygulla) flanquée d'un coiffeur efféminé en plein désarroi (Jean-Claude Brialy, hilarant et pathétique). Les aventures rocambolesques de ce microcosme farfelu servent de prétexte au discours politique cher à Scola sur l'éveil du peuple et son pouvoir récemment acquis. […] cette leçon d'histoire sur un monde en pleine mutation (c'est le titre original : « Un monde nouveau ») est passionnante. » (Jérémie Couston  Télérama)

« Ettore Scola et son scénariste Sergio Amidei se sont inspirés d’un récit de Catherine Rihoit pour imaginer la rencontre de l’écrivain Restif de la Bretonne (Jean-Louis Barrault) et d’un Casanova vieillissant (Marcello Mastroianni), sur la route de Varennes... Le film tient à la fois du road-movie, de la parabole politique, de la narration picaresque propre à la comédie italienne et d’un certain esprit français digne du Guitry de Si Versailles m’était conté. Moins mouvementé que les aventures des passagers de La chevauchée fantastique, le voyage de Restif et Casanova s’avère pourtant animé et les met en présence des protagonistes et témoins d’une période transitoire de l’Histoire de France. De la même façon qu’il peignait avec finesse les rapports de classe de l’Italie d’après-guerre dans Nous nous sommes tant aimés, Scola décrit au scalpel une société française éclatée et hiérarchisée. Le nouveau riche, bourgeois cynique et individualiste (Michel Vitold), s’avère guère plus tolérant que Mme Gagnon (Andréa Férréol), veuve conformiste, enfermée dans ses préjugés raciaux et sa conception étriquée de la vie, mais de justesse humanisée par la tentation d’un dernier amour. L’étudiant révolutionnaire (Pierre Malet), qui voyage sur le toit en compagnie de la soubrette noire, est dépeint comme un exalté, épris de liberté et de justice sociale, mais dont l’intransigeance annonce la Terreur ou les pires excès de l’égalitarisme. La Comtesse de la Borde (Hanna Schygulla) incarne quant à elle une certaine tendance de la monarchie, éclairée au point d’applaudir Beaumarchais, mais effrayée à l’idée de perdre ses symboles de droit divin, source d’ordre social et de sécurité. Son fidèle perruquier maniéré (Jean-Claude Brialy), veule et condescendant, est un lointain ancêtre de ces représentants d’une fraction des classes moyennes, admirative des privilèges d’en haut, et soucieuse d’enfoncer ces artistes et gens du peuples, par essence « affreux, sales et méchants ». Scola semble n’avoir d’indulgence que pour ces laissés-pour-compte, ainsi que les témoins étrangers des coulisses de cette nuit pas comme les autres, même si le révolutionnaire américain Thomas Paine (Harvey Keitel) semble aussi avoir ses zones d’ombre... L’intelligence du film de Scola réside aussi dans le fait qu’il ne cherche nullement la reconstitution historique mais à recréer l’esprit d’une époque et imaginer les débats politiques que cette période trouble pouvait susciter chez l’élite économique, intellectuelle, artistique et mondaine. Outre son scénario subtil et ses dialogues étincelants, La nuit de Varennes séduira aussi par ses compositions picturales, le directeur de la photo Armando Nannuzzi élaborant de très beaux plans mettant en relief des personnages sortis d’une toile d’époque, d’un bateleur des Quais de Seine (Enzo Jannacci) à une aubergiste généreuse (Dora Doll), en passant par les jambes de Louis XVI et Marie-Antoinette... Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 1982, La nuit de Varennes y fut applaudi mais sans grande liesse. Cette œuvre méconnue mérite d’être redécouverte.» (Gérard Crespo, A voir à lire)

Ciné-clubFlyer La nuit de varennes

Le film est en version originale sous-titrée.
Il est présenté dans le cadre de Primissimo Piano, l'activité ciné-club de la Dante Alighieri,
en partenariat avec l'Espace Noriac (10, rue Jules Noriac).
Adhésion ciné-club (carte verte Interfilm valable sur la saison 2015-2016) : 1 €;  Carte offerte aux membres de la Dante Alighieri.
Participation aux frais : 4 €, réduit 3€.
Pot convivial à l'issue de la projection.

Si vous souhaitez participer à la diffusion de l'information sur cette projection vous pouvez télécharger et distribuer le prospectus ci-joint : cliquez sur l'image et imprimez le pdf.
 
Merci de participer et à bientôt au cinéma !
 
 

 logo PP t 300dpi